24/01/2022
« Il y a de plus en plus de filles, on en espère encore plus ! »
À l’occasion de la Journée Internationale du sport féminin, Jean-Claude Izabel, Co-Président du club de rugby Capbreton-Hossegor soutenu par Bouygues Telecom, témoigne sur l’essor du rugby au féminin. Et de manière plus large sur l’évolution de la représentation féminine dans les sports individuels et collectifs.
Présentez-nous le club Capbreton-Hossegor Rugby
Le club de rugby Capbreton-Hossegor (CHR) résulte de la fusion entre le club de rugby de Capbreton, fondé en 1911, et celui de Hossegor, fondé en 1930. Le rugby est présent dans la région depuis plus d’un siècle ! Nous sommes trois co-présidents à nous répartir les missions, aidés par une vingtaine de bénévoles qui encadrent les joueurs.
Nous avons la chance de disposer de deux magnifiques complexes, avec plusieurs terrains pour l’entraînement de nos 290 adhérents et adhérentes. Nous aimerions organiser davantage de matchs à domicile, mais nous attendons des fonds pour rénover nos vestiaires afin d’accueillir joueurs et joueuses dans de bonnes conditions.
Combien d’adhérentes compte le club, justement ?
Le chiffre est en constante augmentation depuis plusieurs années. Aujourd’hui, nous comptons 55 féminines dans nos rangs : 15 Seniors, 29 Cadettes, 9 Minimes et 2 Pitchounes en moins de 8 ans. Elles représentent environ 20 % de nos effectifs. Les filles s’entraînent avec les garçons jusqu’à l’âge des Minimes (12 ans) dans l’école de rugby, et ensuite les groupes se séparent. Le rugby est un jeu de contact, de course, d’adresse et de rapidité où l’on relève des défis : les filles font cela aussi bien que les garçons avec un style qui leur appartient.
(Source : Rugby au féminin)
Quelle évolution constatez-vous ces dernières années quant à la part de féminines au sein du club ?
Il y a toujours eu quelques femmes au sein du club, même si trop peu à notre goût. Ce n’est pas le premier sport auquel pensent les filles, mais grâce aux excellents résultats de l’équipe de France féminine (2e au Tournois des Six Nations 2020 et 2021, notamment), elles sont de plus en plus nombreuses à chausser les crampons et à rejoindre le club, et on s’en réjouit ! L’équipe de France est la locomotive qui tire ce sport vers le haut.
Au niveau du club, nous nous formons pour pouvoir enseigner le rugby dans les écoles primaires, afin de montrer aux filles qu’elles ont toute leur place sur le terrain de rugby, en complément d’un sport individuel comme le surf ou l’équitation, par exemple. Dans un sport individuel, on est face à soi-même sur le terrain ou sur sa planche. Dans un sport collectif, il y a une volonté de se donner pour ses coéquipiers, de se soutenir coûte que coûte : c’est intéressant de développer ces différentes compétences.
Quelles sont les valeurs du rugby les plus importantes pour le club ?
Nous voulons garder un esprit de famille. Les adhérents et les parents partagent des moments festifs aussi souvent que possible pour que tout le monde se connaisse. La convivialité est très importante.
Nous voulons aussi que les joueurs prennent plaisir à pratiquer leur sport. Le rugby est très codifié et invite à mettre en commun toutes nos valeurs pour affronter un adversaire dans la convivialité et la combativité, tout en se respectant.
Enfin, en rugby, on intègre toutes les catégories peu importe leurs différences. Chacun peut trouver sa place, le respect de la différence est essentiel. On valorise les spécificités de chacun, qui font aussi leurs qualités ! Quelquefois un petit s’en sortira mieux qu’un plus costaud, parce qu’il saura mieux éviter les chocs, prendre le contrepied, analyser la situation pour ne pas se mettre en danger.
Voyez-vous la perception du sport au féminin évoluer depuis quelques années ?
Dans les sports individuels, on assiste à une poussée des féminines, notamment dans les sauvetages côtiers et la glisse dans les Landes. Le sport est un choix familial, les parents ont tendance à inscrire leurs enfants dans des sports jugés sans risques, comme le cirque, où il y a de plus en plus d’adhérents. Le basketball et le handball tirent leur épingle du jeu, les exploits des équipes féminines françaises aident beaucoup aussi.
Comment imaginez-vous l’avenir du rugby au féminin dans les prochaines années ?
J’espère qu’il continuera à se développer ! Les filles à qui on avait dit que le rugby n’était pas fait pour elles ont prouvé le contraire. Elles donnent un spectacle très différent de celui des hommes. Il y a certes des contacts, mais surtout des envolées, un ballon qui vit, qui passe de main en main, beaucoup d’adresse. Elles proposent une autre vision du rugby très agréable à regarder, et que d’ailleurs de plus en plus de spectateurs ont envie d’admirer. Elles prennent leur place, les télévisions filment de plus en plus leurs matchs : cela devrait encourager toujours plus de filles à venir démontrer leurs qualités sur le terrain !
Bref, je n’ai qu’un souhait : que cela continue à se développer ! Les sponsors ont leur rôle à jouer dans cette évolution. Plus ils soutiennent de matchs d’équipes féminines, et plus cela donnera envie à la gent féminine de se lancer dans le rugby.
En quoi consiste le soutien apporté par Bouygues Telecom au club ?
Chaque club a besoin de financements, c’est le nerf de la guerre. Il faut financer les déplacements, défrayer les entraîneurs, les soignants et soignantes lors des matchs, prévoir les repas, alimenter la pharmacie (et elle sert beaucoup en rugby !) : notre budget total s’élève à environ 50 000 euros chaque année.
En 2021, Bouygues Telecom nous a offert deux jeux d’équipements complets (maillots + shorts). C’est une aide importante pour nous, car notre financement repose essentiellement sur des dons de sponsors locaux de quelques dizaines ou centaines d’euros par an.
C’est aussi un motif de fierté d’être aidé par une entreprise comme Bouygues Telecom. Être partenaire de notre équipe montre que Bouygues Telecom a confiance en nous, et soutient nos couleurs. Cela nous encourage et peut inciter d’autres sponsors à s’impliquer davantage à leur niveau.
Quel appel auriez-vous envie de lancer en conclusion ?
Un appel aux bénévoles ! Nous faisons face à de grandes difficultés de recrutement ces dernières années. Le bénévolat continue de se développer dans les secteurs de l’entraide, de la solidarité, de l’environnement, mais plus grand monde ne veut donner de son temps pour le sport. Pourtant, c’est indispensable pour permettre aux jeunes gens de pratiquer leur sport et évoluer dans leur pratique. Je tire donc une sonnette d’alarme : venez nous aider ! Plus nous sommes nombreux à nous engager, et moins de temps chacun donne, cela rend les choses plus faciles.
Pour suivre les actualités du Club Capbreton Hossegor Rugby : rendez-vous sur leur site internet et leur page Facebook.
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